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 [BG Gaelle Kurkheim]

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Gaelle Kurkheim
Cher Disparu
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Gaelle Kurkheim


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Emploi/loisirs : Experte en biologie / tir sportif, jogging

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MessageSujet: [BG Gaelle Kurkheim]   [BG Gaelle Kurkheim] Icon_minitimeJeu 28 Juin - 7:59

– Vas-y, rend le moi !

Dans la cours de récréation du Collège des Mûriers, à la frontière du Quartier du Pré et de l'Hôpital Chasse Royale, jouait une horde d’enfants. C’était l’heure de la récréation et comme à chaque fois, ils se regroupaient, s’amusaient, discutaient, se chamaillaient.

Un de leur professeur, Monsieur Sholinwiel, un vieil enseignant à la longue chevelure grisonnante et soyeuse, s’était installé sur un des bancs à proximité de la cour. Il se plaisait à observer ses élèves.

Tous les enfants adolescents qui effectuaient leur première année de collège, passaient par ses cours d'histoire-géographie. Il était connu et respecté par ses élèves, parfois craint aussi, pour avoir l'habitude de punir sévèrement les perturbateurs de ses leçons.

Mais son rôle comme enseignant principal des sixièmes allait bien au-delà. Sa mission consistait notamment à enseigner aux enfants pour leurs permettre de s’éveiller, sur un plan spirituel personnel et historien. Le Collège des Mûriers était un établissement privé, à enseignement catholique, fondé sur un profond sens chrétien.

Aujourd’hui, les enfants semblaient plutôt calme. Il y avait les garçons habitués du ballon rond, il y avait les filles qui papotaient à la fraîcheur d'un mûrier, puis un peu à l’écart, perché sur un petit muret en pierre, le succube au caractère de cochon.

– Merrd ! lâcha l’enseignant.

Il se redressa d’un bond. La petite Gaelle n’était pas là où elle avait l’habitude d’être. Il jeta rapidement un coup d’œil sur la place et vérifia chacun de ses élèves, mais pas de Gaelle. Le professeur s’avança et se plaça près du muret où la disparue avait l’habitude de s’asseoir, comme pour mieux imaginer où elle avait pu disparaître. Sa mine se renfrogna.

La jeune fille rêveuse s’était sans doute laissée aller, une nouvelle fois, à un vagabondage vers le terrain derrière l'école. Après sa dernière escapade, elle s’était excusée en prétextant l’appel des arbres. Cela n’avait bien sûr pas réduit sa punition ce jour là et elle s’était bien fait grondée par son père.

Étant l’une des deux filles d'un élus de la ville, elle avait eut droit à un sermon plus que moralisateur. Son père, Henri Kurkheim avait insisté sur la nécessité, pour Gaelle, d’être une enfant exemplaire aux égards à ses fonctions municipales.

– Tu ne te rends pas compte à quel point tu me mets dans l’embarras, lui avait alors morigéné son père. Que penses-tu que vont dire les membres du conseil lorsqu’ils apprendront que ma fille passe son temps à s’amuser plutôt que de travailler à l’école !

Gaelle s’était contentée de baisser la tête, serrant fort ses mains l’une dans l’autre en attendant que l’orage passe. Elle n’avait pas pu empêcher une larme de couler sur une de ses joues. Puis, une fois que la réprimande avait cessé, elle avait couru s’enfermer dans sa chambre pour éclater en sanglots.

Le professeur Sholinwiel ne s’inquiétait par pour ce qui pouvait arriver à Gaelle, il la savait bien dégourdie et aventurière. Il imaginait surtout la remontrance qu’elle subirait une fois revenue. Il songea également que le père de l’enfant n’apprécierait pas que sa fille ait échappé à la vigilance des enseignants.

Les autres enfants semblaient calmes. L’enseignant enjamba une première rangée de buisson et contourna quelques arbres. Il appela Gaelle en criant son nom mais seul le chant d’un jaseur boréal vint en réponse. Le professeur contourna le bâtiment principal du collège, inspecta le potager pédagogique pour s'assurer que personne n'y traînait, puis dépassa le bâtiment des troisièmes.

Il n’eut pas besoin de parcourir une grande distance pour entendre le claquement caractéristique d'une pierre qui rebondit sur du métal. Le son, qui revenait à intervalle régulier, guida ses pas. Au détour d’un amandier, l’enseignant déboucha sur une trouée.

Là, au milieu de la petite clairière, Gaelle s’exerçait. Les cibles sur lesquelles elle s’entraînait avait été déposé sur une petite barrière. Les cinq canettes de sodas étaient en équilibre à quelques centimètres l'une de l'autre. Le professeur remarqua que d'autres boîtes cylindriques gisaient par terre.

Lorsqu’il s’avança, Gaelle se retourna dare-dare, le bras levé, armé pour envoyer une autre pierre sur la canette qu'elle avait ciblée. Elle ne s’était pas attendue à un visiteur ; elle avait été trop concentrée dans l’exercice qu’elle s'était imposait. Son bras bascula pour finir son geste, ses doigts s'écartèrent et la jeune fille laissa échapper la pierre qu'elle tenait dans la main.


* * *

Henri Kurkheim était assis dernière son imposant bureau en bois massif. Ses sourcils s’étaient inclinés vers l’intérieur au maximum et les veines de ses tempes doublèrent de volume pour apparaître distinctement sous la peau. Il n’en fallut pas plus à Gaelle pour adopter sa posture de fautive.

La jeune fille baissa son regard vers le sol et se concentra pour retenir ses sanglots. Une fois de plus, elle allait avoir droit à un cours particulier de bonne conduite. Cette séance serait d’autant plus violente que Gaelle était une récidiviste. La condamnation serait plus lourde qu’à l’habitude, elle le savait.

Dans sa cage à côté du bureau, le perroquet Alfred, un alipiopsitta xanthops de vingt-quatre centimètres de long, fixait tout aussi sévèrement Gaelle de son regard vitreux noir. Avec son plumage à dominante verte et ses ondulations jaunes sur le torse, c'était assurément une belle bête.

Mais Alfred... Quel prénom stupide pour un perroquet ! songeait Gaelle.

Son père se leva de sa lourde chaise et contourna le bureau. Il marchait d’un pas lent et mesuré, comme pour marquer le rythme d’une musique mortuaire. Elle eût un frisson dans le dos en sentant la présence de son paternel derrière elle ; elle pouvait presque sentir son souffle chaud dans sa nuque.

Henri revint devant elle, et appuya son derrière sur le rebord de son bureau tout en croisant les bras. Il resta un instant silencieux, observant sévèrement la plus jeune de ses filles. Gaelle resta immobile. Son père parla.

– Tu as failli écorcher ce pauvre Sholinwiel avec ton cailloux. Heureusement que tu l’as raté.

Gaelle seule savait qu’elle n’avait pas raté sa cible. Elle avait reconnu son professeur au tout dernier instant et avait jeter son projectile pour lui siffler les oreilles. Son tir avait été parfait, d’une précision redoutable.

– C’est la deuxième fois cette année qu’on te surprend ailleurs qu’en cours, ajouta Henri. N’as-tu donc pas compris ta dernière leçon ?

La précédente punition que Gaelle avait eut l’avait privé de sortie pendant près de 6 mois. Dès qu’elle rentrait de l’école, elle avait été assignée à son travail scolaire et punit dans sa chambre. Pas de télévision, pas de console, elle n’avait pratiquement pu sortir que pour se rendre à l'école ou accompagner sa mère au supermarché.

– Si seulement tu pouvais être aussi douée que ta sœur ! poursuivit son père.

Pourquoi la comparaissait-il toujours à sa sœur ? Elle aussi avait le droit d’exister. Pour son père, Sophie réussissait tout alors qu‘elle-même n’accumulait que les bourdes et les échecs. Gaelle ne supportait plus de n’être que l’ombre de sa sœur.

– Mais… commença-t-elle.

Le geste fût vif et précis. C’était la première fois qu’il giflait sa fille. Jamais Henri ne l’avait fait, privilégiant toujours de sévères punitions. Cela avait en tout cas marché pour l’éducation de sa fille aînée, Sophie, apparemment pas pour la cadette. Le soufflet avait été violent, à tel point que Gaelle tomba à la renverse. Le cul par terre, elle posa une de ses mains sur la joue blessée.

Pourtant, aucune larme ne sortie de ses yeux. A son tour, ses sourcils se froncèrent, et lorsqu’elle se releva, elle toisa son père. Au plus profond d’elle-même, Gaelle trouva une énergie froide dont elle avait jusqu’alors ignoré l’existence.

Lorsqu’elle leva ses mains vers son père, des éclairs blancs parcouraient ses doigts. Une lueur blanche se condensa au bout de ses ongles et subitement, une étincelle de givre vint frapper son père en pleine poitrine, celui-ci tomba à la renverse.


* * *

Gaelle se rappelait bien cette époque de sa vie. Ce jour là, elle avait découvert quelques chose d'incroyable ; elle avait découvert, au travers de sa colère, qu’elle ne serait pas uniquement en retrait par rapport à sa sœur aînée. Elle savait alors qu’elle pouvait l’égaler, voire la dépasser. Son père, lui, s’en était tiré avec une petite gelure sur le torse.

La suite ? Elle s’en souvenait aussi. Son père l’envoyait en Internat, au Collège Saint Joseph Pierre Rouge à Montpellier, une école d'enseignement évangélique, à des centaines de kilomètres du Mans. Là-bas, elle ne comprit pas plus ce qui s'était passé ce jour là avec son père. Mais elle se rendit compte que sa colère générait des réactions étranges. Elle n'en parlait à personne, et jamais son père ne l'évoqua lors de leurs brèves et rares rencontres les week-ends.

Et puis, pour ses années de lycée, elle revint au Mans. Son père n’était pas présent lors de la petite fête organisée pour son retour par ses amis du quartier. Dès qu’elle le pu, alors que la maison s'était endormie après une soirée festive et tardive, Gaelle s’éclipsa pour retrouver son ancien terrain de jeu au Collège des Mûriers.

Ses parents l’inscrivirent au lycée Montesquieu, le même qu’avait fréquenté sa sœur, avec succès, quelques années auparavant. Parfois, Gaelle venait à regretter l'éloignement de Montpellier. Ici, elle croisait un père qui ne lui adressait que peu la parole, et une mère qui n’osait plus la prendre dans ses bras. Gaelle se sentait finalement toujours aussi seule.

Dès qu'elle eut obtenu son baccalauréat, Gaelle s'inscrivit à l'université et proposa de prendre un appartement. Son père avait été favorable à l'idée, sans doute pour ne plus l'avoir dans ses pattes.

Ainsi, alors qu’elle n’avait pas encore entamée sa première année d'étude supérieure, elle décidait de quitter le foyer familial. Elle prépara minutieusement son départ et s’en alla, laissant à son père un glaçon à plume à la place du perroquet Alfred.

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MessageSujet: Re: [BG Gaelle Kurkheim]   [BG Gaelle Kurkheim] Icon_minitimeDim 1 Juil - 11:57

– Viens l'affreux Jojo, allez viens.

Gaelle tapotait du bout des doigts sur le rebord du lit pour attirer l'attention du chat. Celui-ci ne bronchait pas. Il se contentait de la regarder fixement avec ses yeux aux pupilles complètement dilatées. Le chat avait adopté une position assise avec sa queue enroulée vers les membres intérieurs et reposant sur le bout de ses pattes avant.

– Pssssttt minou minou... Viens faire un calinou à mamounette.

Jojo était un chat de gouttière au pelage à différentes nuances de gris. Il se tenait bien calé sur ses appuis, les pattes avant bien droites. Seules ses oreilles, alertes, trahissaient son immobilité en se détournant vers chacun des sons captés : une mobylette qui passait dans la rue, un cri d'enfant depuis l'appartement du dessus...

Lorsque Gaelle l'appelait ou faisait un petit bruit pour l'inciter à bouger, les oreilles du matou revenaient en position vers l'avant, vers le lit sur lequel s'était allongée la jeune femme. Gaelle s'était avachi à plat ventre près du rebord, le menton posé sur un coussin, un bras se balançant sur le côté du montant.

– Miaou. Tenta Gaelle dans une ultime tentative de communiquer avec l'animal.

Mais le minou ne bronchait pas et persistait dans l'immobilisme. Ce chat là, comme tous les autres, avait ses moments. Et si Gaelle avait eut besoin du réconfort d'un ronronnement bienfaisant, Jojo en avait décidait autrement.

– Pffff... se résigna Gaelle. Décidément tout le monde me laisse tomber aujourd'hui.

Son petit copain Anthony lui avait envoyé un sms dans l'après-midi pour lui dire qu'il partait boire un coup avec les copains et donc qu'il ne passerait pas la voir ce soir ; elle avait tenté d'appeler son amie Delphine mais celle-ci ne répondait pas à son téléphone ; maintenant le chat qui ne faisait même pas l'effort de payer son dû pour les croquettes et les changements quasi quotidiens de litière...

Gaelle roula sur le côté puis se plaça sur le dos. Elle contempla le plafond et songea aux changements dans sa vie depuis son retour au Mans. Elle se remémorait son déménagement dans l'appartement rue des Cochereaux, sa première année d'études à l'Université du Maine, les entraînements au club de tir et son titre de vice-championne régionale – dont elle était très fière – au championnat de tir sportif du Pays de la Loire catégorie junior fille pistolet dix mètres, son petit copain Anthony qu'elle avait rencontré il y a quelques mois mais dont la relation ne décollait pas, son chat Jojo qu'elle avait adopté au refuge de la ferme des Arches, les sorties avec les copines en boîte de nuit ou pour une soirée film, l'achat de sa voiture – une Opel Corsa blanche de 1995 –, les dimanches une fois par mois en famille histoire de ne pas couper complètement les ponts, sa mère qui déprimait et pleurait de plus en plus, sa sœur qui était partie étudier avec Erasmus au Danemark et qui faisait la fierté de son père, son père qui lui parlait toujours si peu...

Gaelle poussa un long soupir qui fît dressé les oreilles de Jojo. Ce dernier entreprit de faire sa toilette après s'être assuré du regard que tout allait bien. Le chat commença à se lécher le coussinet d'une de ses pattes avant. Gaelle songeait à ce qu'elle pourrait faire. Depuis qu'elle avait son appartement, elle avait souvent des moments d'ennui, des petits coups de blues, des moments de fainéantise absolu durant lesquels elle n'avait le courage de rien faire. Elle énuméra la liste des choses qu'elle pourrait faire : un tour en ville pour faire un peu de shopping avant la fermeture des magasins, un tour sur l'ordinateur... Elle détestait les jeudis.

Après quelques minutes, elle se leva d'un bon.

– Allez hop !

Jojo fut surpris. Il bondit hors du chemin de Gaelle qui avança comme un bulldozer vers sa garde robe. La jeune femme attrapa un jogging, enfila un t-shirt et s'assit par-terre pour enfiler une paire de baskets.

– Un peu de sport nous fera le plus grand bien, dit-elle en s'adressant au minou.

Jojo semblait avoir compris ce qui se passait. Lui n'avait pas envie de sortir. Il grimpa sur le bureau et de là, sauta sur une étagère. Il manqua de faire tomber un livre en déambulant sur son perchoir puis sauta à nouveau pour atteindre l'armoire. Il se coucha près du rebord pour voir Gaelle se relever en sautillant.

Ce sera sans moi, semblait dire l'animal.

Gaelle enfila une veste coupe vent, attrapa sa montre sur le bureau pour la passer au poignet, et se saisit de son trousseau de clef qu'elle glissa dans une poche de son survêtement.

Lorsque la porte claqua, tout semblait calme dans l'appartement. Jojo attendit quelques secondes comme pour entendre les pas de sa maîtresse dans les escaliers, puis il se releva. Il prit un instant pour anticiper le saut qu'il devait réaliser et, d'un bond, atterrit sur le lit. Ne s'arrêtant pas, il grimpa sur le rebord de la fenêtre et s'assit, tout juste à temps pour voir Gaelle sortir de l'immeuble deux étages plus bas, elle partait en petites foulées.

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